Dans le Gers, ce « plus beau village de France » au nom surprenant cache des trésors antiques

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À première vue, c’est un village tranquille. Des arcades, des maisons à colombages, une place centrale où le silence a de la tenue. Et puis il y a ce parfum d’histoire qui flotte dès qu’on pose le pied sur les pavés. Montréal-du-Gers ne se contente pas d’être joli. Ce bout de colline gasconne garde, en toute discrétion, des morceaux de monde oubliés. Ceux qu’on n’expose pas toujours en vitrine, mais qui redonnent du poids au sol qu’on foule. C’est ici que les trésors antiques du Gers se nichent, à peine dissimulés sous les strates du temps.

On pourrait passer à côté sans s’en rendre compte. C’est d’ailleurs ce qui arrive à beaucoup. On s’arrête pour l’Armagnac, on photographie les halles, on parle des pèlerins de Compostelle. Mais plus on avance, plus ce lieu semble empiler les époques sans jamais s’effondrer. Tout se tient. Tout s’accroche. Il suffit d’un détour par une ruelle ou d’un regard sur une pierre pour deviner ce qu’il y a dessous.

Trésors antiques du Gers : Montréal, bien plus qu’une carte postale médiévale

Ce village a du coffre. Il n’est pas seulement « beau », il est stratifié. Il porte son passé comme une deuxième peau, avec des cicatrices et des éclats. Avant d’être une bastide, c’était déjà un oppidum gallo-romain. Une hauteur choisie, défendue, disputée. Et même si la version actuelle date de 1255, il y a ici des marques bien plus anciennes qui n’ont jamais vraiment disparu.

Le nom vient d’Alphonse de Poitiers. On l’oublie, mais Montréal-du-Gers était une affaire royale. Un chantier ambitieux au milieu d’un Sud-Ouest encore incertain. Guerre de Cent Ans, Guerres de Religion… Le village a pris cher, mais il a tenu. La porte en ogive est toujours là. L’église aussi, même partiellement fortifiée, comme une main levée face au vent.

En se baladant dans les ruelles, on tombe sur une mairie du XVIIIe, des façades à colombages, des arches en pierre qui racontent tout sans dire un mot. Les halles, elles, vivent encore. Restaurants, terrasses, marchés tranquilles… L’ambiance est douce, jamais endormie. On y goûte des verres de Floc ou de vin des Côtes de Gascogne sans faire semblant. Ici, les plaisirs sont simples, mais les racines sont profondes.

Et puis, sans prévenir, on bascule ailleurs. Un panneau, un chemin, une pierre. Montréal dévoile un autre visage, bien plus ancien, presque oublié. C’est là que les trésors antiques du Gers prennent tout leur sens.

Sous la terre, des siècles qui veillent

Il suffit de s’écarter un peu du centre pour tomber sur un autre monde. Le site gallo-romain de Séviac ne cherche pas à impressionner par la taille. Il le fait par les détails. Des mosaïques éclatantes, encore là, encore lisibles. 450 m² de motifs posés il y a plus de 1 600 ans, comme si Rome avait décidé de laisser un bout de son âme ici, dans le calme du Gers. La villa, énorme pour l’époque, avait ses thermes privés, ses salles ouvertes sur les collines. Elle ne regarde plus personne, mais elle continue d’exister.

Ces trésors antiques du Gers, on ne les trouve pas que sur le site de Séviac. Un peu plus loin, au Béon, on remonte encore plus loin dans le temps. Paléontologie, fossiles, restes d’animaux d’un autre âge. Là, on quitte l’histoire pour l’avant-histoire. Et ce qui frappe, c’est l’ambiance. Rien de muséal. Pas de discours pompeux. Juste des bouts de vérité sortis de terre, posés là, entre deux chemins de randonnée.

Et ces chemins, justement, font partie du charme. Le GR 654 traverse le village. On peut marcher, flâner, s’égarer un peu. Rejoindre Eauze à pied, s’arrêter au bord de l’étang local, sentir l’air tiède du Sud-Ouest qui colle doucement à la peau. Pas besoin de guide. Le décor parle de lui-même. Montréal n’enseigne rien, mais il fait ressentir. C’est plus fort.

Les trésors antiques du Gers ne crient pas leur présence. Ils attendent. Et ils observent. Ils surgissent entre deux pas, entre deux silences. Ce n’est pas une destination tape-à-l’œil. C’est un lieu qui murmure à qui veut bien écouter. Et Montréal-du-Gers, même sans le vouloir, devient un pont entre les siècles.

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