Recevoir une amende pour avoir roulé à 703 km/h, ça fait sourire jusqu’à ce que ce soit votre nom sur le courrier. C’est ce qui est arrivé à une conductrice italienne, dont l’histoire improbable a fait le tour des réseaux. Une Ford Focus flashée à une vitesse plus rapide qu’un avion de chasse. Rien que ça. Sauf qu’on ne parle pas ici de science-fiction ou de tuning sauvage. On parle d’un simple radar défaillant. Et d’une erreur que personne, absolument personne, n’a pris le temps de corriger avant de sanctionner.
Radar défaillant : quand l’automatisation déraille
La scène est surréaliste. Une voiture banale, une route banale, et puis cette contravention tombée du ciel avec une précision robotique. 847 euros d’amende, dix points envolés, retrait de permis. Le tout envoyé automatiquement, sans vérification humaine. Le genre de cauchemar administratif qui vous tombe dessus sans prévenir. Une machine plante, et c’est votre vie qui tangue.
La voiture n’a jamais atteint cette vitesse. Elle n’en est pas capable, mécaniquement parlant. L’erreur saute aux yeux. Pourtant, elle est partie dans le système, validée, estampillée, envoyée. Cette histoire souligne l’aberration d’un fonctionnement qui repose à 100 % sur la confiance aveugle envers des machines censées être infaillibles. Et quand une anomalie surgit, comme ce radar défaillant, l’humain n’est plus là pour dire : attendez, il y a un bug.
Les recours existent, bien sûr. Il faudra qu’elle saisisse le tribunal, qu’elle rassemble des preuves, qu’elle démontre l’évidence. Même si l’affaire est grotesque, il faut la traiter sérieusement. Et pendant ce temps, permis suspendu, assurance qui saute, réputation abîmée. Tout ça parce qu’un radar défaillant a décidé de transformer une Ford en fusée.
Une erreur technique, un impact très réel
Ce n’est pas juste une histoire à raconter au dîner. C’est un vrai problème de fond. Ce radar défaillant met le doigt sur un dysfonctionnement plus large. Car ce cas-là, aussi absurde soit-il, n’est peut-être pas isolé. D’autres erreurs, moins visibles, passent sûrement à travers les mailles du filet. Un excès de vitesse mal mesuré de quelques kilomètres, et hop, amende validée. Et qui ira contester une infraction à 56 km/h au lieu de 50 ? Personne. On paye. On se tait. Le système est réglé pour ça.
Sauf que l’accumulation de ces petites erreurs finit par entamer la confiance. Un radar n’est pas infaillible. Un humain non plus. Mais ensemble, on peut corriger. Là où ça coince, c’est quand il n’y a plus de regard humain. Quand l’algorithme tranche. Quand une base de données décide que vous êtes coupable, sans discussion.
Il suffirait de peu pour limiter ce genre de dégâts. Un contrôle manuel en cas de vitesse aberrante. Une double validation. Un système de recours simplifié pour que les gens puissent se défendre sans galérer des mois. Mais non, on préfère laisser filer. Jusqu’à ce qu’un radar défaillant fasse la une avec ses 703 km/h fictifs.
Et pendant ce temps, d’autres cas bien réels passent à la trappe. Des excès justifiés par une urgence, une peur, une situation exceptionnelle comme ce conducteur australien, par exemple, qui roulait trop vite parce qu’un serpent mortel s’était glissé dans sa voiture. Les flics ont compris la situation. Ils ont vu le serpent, appelé les secours. Aucune amende. Pas de retrait de permis. Juste du bon sens.
Quand le bon sens manque à l’appel
Ce que cette histoire met en lumière, c’est l’absence cruelle de discernement dans un système qui se veut impartial. Une machine mesure. Elle enregistre. Elle transmet. Mais elle ne pense pas. Elle ne doute pas. Et dans l’histoire du radar défaillant, il aurait suffi de lever les yeux pour voir l’absurdité. Mais personne ne l’a fait.
Le pire, c’est que la faute ne vient pas du conducteur. Elle vient d’un appareil mal calibré, d’un bug dans une chaîne technique. Pourtant, c’est la conductrice qui trinque. Comme si l’État refusait d’admettre qu’un radar puisse se tromper. Comme si la machine ne mentait jamais.
Il faut rappeler que ces radars sont censés être des outils d’aide à la sécurité routière, pas des armes à pénalités automatiques. On leur a donné une fonction qu’ils remplissent plutôt bien, la plupart du temps. Mais quand un radar défaillant échappe à tout contrôle, il faut que le système ait la décence de corriger le tir. Sans forcer les victimes à se battre pendant des mois.
Aujourd’hui, la conductrice italienne doit prouver qu’elle n’est pas un bolide sur roues. Que sa voiture ne peut pas voler. Que le radar défaillant a tout simplement déliré. Et pendant ce temps, des dizaines d’autres radars continuent de tourner, en silence, sans surveillance humaine. C’est peut-être là le vrai problème.
Il ne s’agit pas de supprimer les radars. Ni de nier l’intérêt qu’ils peuvent avoir dans la lutte contre les abus. Mais tant qu’on n’introduit pas un minimum de contrôle humain, on laisse la porte ouverte à des injustices absurdes. On doit pouvoir compter sur un système juste, pas seulement automatique. Et quand l’automatisation plante, il faut que quelqu’un prenne le relais. Pour vérifier. Pour corriger.