« Madame, vous n’êtes plus chez vous » : son immeuble est squatté depuis 2 ans et la préfecture refuse d’agir

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Prendre une tasse de café, ouvrir la fenêtre, sentir le monde autour vider ses tensions et soudain, se souvenir que l’immeuble squatté, c’est toujours dans votre tête, même quand il dort en paix à l’extérieur. L’histoire de Caroline à Montreuil en est une illustration crue. Son immeuble squatté n’est pas un décor de série, c’est une réalité lourde, froide, et incroyablement ancrée dans le réel. On pourrait presque y déceler du cinéma. À ce stade, il faut juste reconnaître que son combat en dit long sur le droit, la longueur, et l’usure.

Immeuble squatté : justice prononcée

Le décor est posé : Caroline détient les décisions de justice. Plusieurs jugements depuis 2022 réclament l’expulsion des occupants illégaux. On parle d’un immeuble squatté qui contient logements, bureaux, atelier. Une trentaine ou parfois plus de personnes installées là depuis longtemps. On lui dit « vous avez gagné ». Techniquement, oui. Dans les faits, rien ne bouge.

Tout devrait se jouer en 72 heures grâce à la procédure accélérée anti-squat, prévue par les lois DALO, ASAP, voire renforcée par la loi Kasbarian du 27 juillet 2023, une loi qui promet une expulsion rapide, sans passer par un juge. La préfecture devrait agir, envoyer les forces publiques. Elle n’arrive pas à le faire. Elle invoque « l’ordre public », le « maintien social », la présence de personnes vulnérables… Une excuse assez souple pour suspendre toute intervention. S’en suit un silence administratif. Et ce silence, la loi l’interprète comme un refus. Et pour 40 % des cas similaires, c’est ce qui se passe vraiment.

Obstacles humains, administratifs et financiers

S’il y avait un manuel ultra-technique sur comment perdre le contrôle d’un bien, il ressemblerait à ce que vit Caroline. Les associations soutiennent les occupants. Pression morale, médiatique, juridique. Le voisin médite sa tranquillité troublée. Caroline assume les charges, l’eau, la peur de devoir répondre d’un accident lié à une construction illégale à l’intérieur de son immeuble squatté. Et le rêve de vendre s’évapore. Chaque visite tourne court. Impossible de déménager vers autre chose. Seule, coincée dans un huis clos administratif. Le tribunal prononce, la préfecture bloque, l’immeuble reste squatté.

Rêver d’une issue : droits affirmés, système repensé

C’est là qu’il faudrait sortir les drapeaux, pousser, et inciter à débloquer la machine. La loi existe pour protéger les propriétaires (loi anti-squat, DALO, ASAP…). L’État peut agir rapidement. Le préfet a obligation de réagir dans les 48 à 72 h. En silence, par refus, il bloque. L’ombre d’un règlement suspensif plane sur la propriété privée et donne le vertige.

Des recours existent : indemnisation possible si le préfet refuse. On peut en appeler au tribunal administratif. Et on peut utiliser le référé liberté en urgence. On peut mobiliser l’opinion publique, les médias, et monter l’affaire au rang de combat symbolique.

Oui, l’immeuble squatté de Caroline cristallise un vrai problème. La justice existe sur le papier, mais la main qui l’applique peut rester à hauteur de paroles. C’est un silence qui tue le droit de propriété. Et un propriétaire comme Caroline mérite qu’on le défende avec plus que des mots.

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