À la fin de l’été, un simple coup de sécateur mal placé peut ruiner des semaines de patience pour vos tomates.
Une petite coupe mal placée… et toute la récolte de tomates peut s’effondrer. À cette période de l’année, quand le soleil cogne encore fort, mais que l’automne n’est plus si loin, chaque geste compte au jardin. Et quand il s’agit des gourmands de tomates, beaucoup de jardiniers pensent bien faire… avant de tout gâcher sans le vouloir.
Faut-il vraiment couper les gourmands de tomates après août ?
C’est une habitude chez beaucoup de cultivateurs : scruter chaque plant de tomate, repérer ces petites tiges entre la tige principale et les branches, et les retirer sans trop réfléchir. Les gourmands de tomates ont mauvaise presse. On leur reproche de voler l’énergie, de pomper les ressources. Alors on coupe, par réflexe, presque machinalement.
Mais passé un certain stade de la saison, ce geste peut faire plus de mal que de bien. Une plante bousculée en fin d’été n’a parfois plus assez d’élan pour récupérer. Elle fatigue, elle bloque, elle ralentit la maturation des fruits. Certains restent verts, d’autres avortent. Et on se retrouve à regretter une taille de trop.
Claude, un jardinier à l’ancienne qui connaît ses tomates mieux que son smartphone, l’a appris à ses dépens. L’an dernier, il a enlevé plusieurs gourmands mi-août, pensant booster les dernières tomates. Résultat : les fruits restants n’ont pas rougi. « C’était comme si la plante avait abandonné », dit-il. Une leçon gravée dans ses mains calleuses.
La bonne approche : écouter la plante
Il n’y a pas de vérité unique avec les gourmands de tomates. Ce n’est pas noir ou blanc. Certaines variétés les tolèrent bien, d’autres non. Certains plants poussent vigoureusement même tard en saison, d’autres peinent au moindre stress. Il faut regarder. Sentir. Observer le rythme de la plante, son énergie, son état général.
Si un gourmand pousse encore début juillet, on peut envisager de l’ôter doucement. Mais en septembre, ce même geste peut perturber l’équilibre fragile de la plante. À ce stade, elle a souvent déjà tout donné. Elle concentre ses forces sur les fruits formés. La couper, c’est l’interrompre.
Il existe d’ailleurs une autre approche. Plutôt que de supprimer, certains préfèrent accompagner. Ils redressent les gourmands de tomates avec un tuteur, les laissent grimper, voire fructifier. Cela demande un peu plus d’espace, un peu plus de suivi, mais cela peut prolonger la récolte au lieu de la stopper net.
Cultiver avec finesse
La tentation est grande de chercher des règles toutes faites en jardinage. Mais la vérité, c’est que le sol, la météo, la variété, tout entre en jeu. Ce qui fonctionne chez son voisin peut rater chez soi. Et inversement.
Le vrai secret, c’est l’attention. C’est de prendre le temps de regarder comment réagit chaque plant. De sentir la vigueur d’une tige. De remarquer quand un fruit ne grossit plus, ou quand les feuilles changent de couleur. Et puis, c’est aussi d’échanger. De parler avec d’autres jardiniers, de comparer les erreurs, de raconter ses réussites. Parce que personne n’a tout compris, et tout le monde continue d’apprendre.
Les gourmands de tomates, ce n’est pas une histoire de règle, c’est une histoire de timing. Une histoire de regard. On peut les ignorer, les supprimer, ou leur faire une place. Mais le faire au bon moment, avec les bonnes raisons.