Frelon asiatique : les spécialistes du piégeage lancent une alerte après la découverte de nids cachés

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Quand on parle de frelons asiatiques, on pense souvent à des nids perchés haut dans les arbres, et pas à leur invasion inquiétante. Or avec l’apparition de nids enterrés, la donne change complètement. On marche dessus sans le savoir. Et quand ça arrive, c’est trop tard.

Invasion de frelons asiatiques : quand le danger vient du sol

Jusqu’ici, on comptait sur les premières fraîcheurs d’automne pour voir la pression redescendre. Avec les températures qui baissent, les colonies s’éteignent. Et les reines cherchent un abri pour l’hiver. Sauf que cette fois, elles l’ont trouvé. Dans la terre. Là où personne ne pense à chercher. Ce n’est plus une anecdote. C’est une réalité confirmée par plusieurs spécialistes sur le terrain. Et ça inquiète.

Ces nids enterrés sont redoutables. D’abord parce qu’on ne les voit pas. Ensuite parce qu’ils protègent la colonie des éléments. Pas de pluie, pas de vent, pas de prédateurs. Résultat : les reines passent l’hiver au chaud et ressortent prêtes à relancer la machine au printemps. L’invasion de frelons asiatiques pourrait prendre un sérieux coup d’avance.

La situation devient encore plus tendue pour ceux qui croisent un nid par hasard. Une balade en forêt, une tondeuse dans le jardin, un chien curieux… et le drame peut vite arriver. Les frelons ne préviennent pas. Ils attaquent en masse, et les piqûres multiples peuvent être violentes, voire mortelles pour les personnes allergiques. Des experts, comme Rémi Brouard du GDSA Bretagne, tirent la sonnette d’alarme. Pas juste pour les risques sanitaires. Mais parce que tous les efforts de lutte se compliquent si ces nids se multiplient sans qu’on les détecte.

Une guerre de terrain

Piéger un nid dans un arbre, on sait faire. Suivre les allées et venues des ouvrières, grimper, détruire. Mais localiser un nid sous terre, c’est une autre histoire. Et face à cette invasion de frelons asiatiques, il va falloir adapter les armes. À Trégastel, on commence à utiliser des caméras thermiques. Elles repèrent les points chauds, même à travers la terre. Pas parfait, mais utile. D’autres se tournent vers les capteurs de vibrations. Moins connu du grand public, mais déjà testé avec succès dans certaines régions.

L’autre méthode, plus artisanale, mais efficace, consiste à capturer une ouvrière, la marquer, la relâcher et la suivre. Là encore, ça demande du temps, du matériel, et un vrai savoir-faire. Tout le monde ne peut pas improviser. La montée en puissance de l’invasion de frelons asiatiques oblige les communes à se reposer sur des pros, et à revoir leur budget anti-frelons.

La météo joue aussi son rôle. Un automne doux, quelques pluies, et les conditions idéales sont réunies pour que les reines s’installent sous terre au lieu de se laisser mourir. Le changement climatique accentue le phénomène. Les colonies restent actives plus longtemps. Les pièges classiques ne suffisent plus. Il faut revoir toute la stratégie. Et vite.

Une biodiversité sous pression

Ce n’est pas juste une affaire de piqûres. Derrière l’invasion de frelons asiatiques, il y a un enjeu écologique énorme. Ces frelons ciblent les abeilles. Ils en font des bouchées. Une seule colonie peut décimer plusieurs ruches en quelques jours. Pas besoin de grand discours pour comprendre ce que ça implique pour la pollinisation, pour les cultures, pour l’équilibre local. Moins d’abeilles, c’est moins de fruits, moins de fleurs, moins de tout.

Les nids enterrés changent l’équation. Ils survivent mieux à l’hiver, ils réapparaissent plus tôt, plus nombreux. C’est un cercle vicieux. Et on commence à en voir les effets. Des apiculteurs perdent leurs colonies entières. Des jardiniers remarquent la baisse de pollinisateurs dans leurs potagers. Ce n’est pas juste un problème de frelons agressifs. C’est un déséquilibre qui s’installe.

Face à ça, il ne suffit plus de réagir. Il faut anticiper. Informer. Prévenir. Beaucoup ignorent encore l’existence des nids enterrés. Ils continuent à penser qu’une ruche au sol, c’est forcément des guêpes. Ou qu’un trou dans le jardin n’est qu’un terrier abandonné. La sensibilisation devient urgente. Si la population reste passive, l’invasion de frelons asiatiques gagnera du terrain. Et chaque nid épargné aujourd’hui prépare une future colonie.

Les conseils sont simples, mais précieux. Éviter de fouiller les zones humides ou ombragées sans protection. Signaler toute activité suspecte à la mairie ou aux spécialistes. Ne pas jouer aux héros. Et surtout, relayer l’information. Parce qu’un nid détecté à temps, c’est peut-être vingt colonies évitées au printemps.

L’invasion de frelons asiatiques ne faiblit pas. Elle se transforme, elle s’adapte. Et elle se cache. Et si on ne fait rien, elle finira par s’installer pour de bon. Alors oui, c’est le moment de s’impliquer. Individuellement, collectivement. Avant que la terre elle-même devienne un nid géant impossible à maîtriser.

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