Retraités : à partir d’octobre 2025 ceux qui ont plusieurs comptes bancaires devront les déclarer séparément « c’est une mesure qui nous pénalise directement » s’insurge un collectif de seniors

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La déclaration des comptes bancaires pour les retraités prévue en octobre 2025 suscite déjà colère et inquiétude au sein des seniors.

À partir d’octobre 2025, la déclaration des comptes bancaires pour les retraités va changer la routine de milliers de seniors. La règle est simple sur le papier : chaque compte devra être signalé séparément. Dans la pratique, c’est une autre histoire.

Une obligation qui ne laisse personne indifférent

Pour les autorités, l’idée est claire : traquer les fraudes et mieux répartir les pensions. Mais dans les cuisines et les salons des retraités, on entend surtout parler de formulaires à rallonge et de paperasse en plus.

Monique Laval, 72 ans, en a fait le calcul. Trois banques, plusieurs livrets, un vieux compte qu’elle garde pour ses petits-enfants… « Ça va me prendre un temps fou. Et je vais sûrement devoir payer quelqu’un pour m’aider. » Elle rit jaune. Sa retraite, elle la voyait autrement. Moins de rendez-vous administratifs, plus de balades et de projets.

Ce n’est pas une plainte isolée. Les collectifs de seniors s’organisent, persuadés que cette mesure va compliquer la vie de ceux qui ont déjà assez à gérer. L’un d’eux parle même d’une « charge invisible » imposée à une génération qui a connu d’autres épreuves, mais qui commence à se lasser.

Le gouvernement, lui, maintient que cette déclaration des comptes bancaires pour les retraités est une étape nécessaire. « Nous devons savoir où vont les fonds, pour éviter les abus et garantir l’équité », martèle un porte-parole. Des mots officiels qui peinent à calmer les inquiétudes.

Déclaration des comptes bancaires pour les retraités : entre vie privée et transparence

Cette mesure touche à quelque chose de sensible : la vie financière personnelle. Jusqu’ici, beaucoup de retraités géraient leurs comptes comme ils l’entendaient, sans avoir à détailler chaque mouvement à l’administration. Aujourd’hui, la donne change.

Pour certains, cette intrusion dans les finances est mal vécue. On redoute que ces données puissent tomber entre de mauvaises mains. Les questions de cybersécurité reviennent souvent dans les discussions. « On nous demande de faire confiance, mais qui nous garantit que nos informations ne seront pas piratées ? » s’interroge Monique, qui n’a jamais eu de compte en ligne avant l’année dernière.

Du côté des experts en finances publiques, on défend un autre point de vue. La déclaration des comptes bancaires pour les retraités permettrait de mieux détecter les anomalies, d’identifier les pensions versées à tort, et de redistribuer les ressources à ceux qui en ont réellement besoin. Une vision à long terme qui, selon eux, pourrait même alléger les impôts si le système fonctionne bien.

Mais cette logique ne dissipe pas la crainte immédiate : celle de se voir submergé par les démarches. Les autorités promettent des plateformes simplifiées, des formations gratuites et même un accompagnement individuel pour les plus âgés. Reste à voir si la promesse tiendra.

Une réforme qui dépasse la simple paperasse

La déclaration des comptes bancaires pour les retraités n’est pas qu’une formalité supplémentaire. Elle s’inscrit dans un mouvement plus large où les États veulent suivre de près les flux d’argent, surtout dans un contexte de vieillissement de la population et de pressions budgétaires.

Ce contrôle accru pourrait avoir des effets inattendus. Des retraités pourraient décider de fermer certains comptes pour éviter la complexité. D’autres chercheront à regrouper leurs avoirs, ce qui changera aussi la manière dont les banques travaillent avec eux.

Et puis, il y a l’effet psychologique. Beaucoup ressentent cette obligation comme une marque de méfiance. Après des décennies à contribuer au système, on leur demande des comptes… au sens propre. Une sensation d’être surveillé plutôt que soutenu.

Pour le gouvernement, le pari est clair : gagner en transparence et en efficacité. Pour les retraités, la partie se jouera sur un autre terrain, celui de la facilité d’application. Si le processus se révèle fluide, certains finiront peut-être par y voir un avantage. Mais si la mesure se transforme en parcours administratif interminable, elle risque de cristalliser les tensions pour longtemps.

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